A quelques exceptions près, le métissage demeura longtemps scandaleux. Les enfants métis furent souvent récupérés par la mission et les clichés demeurent rarissimes. Leur situation leur conférait une dignité paradoxale, avec pour les filles, le statut d‘auxiliaires préférentielles de la Mission :
Else, une jeune mulâtresse, grande et belle jeune fille, très claire de peau, avec des cheveux noirs crépus. […] Très simple et pas du tout orgueilleuse. Elle a toujours vécu à la Mission, à l‘internat des filles, et se considère tout à fait comme une indigène. Les indigènes l‘aiment beaucoup, et elle a tout de même un certain prestige de blanche. Elle est aussi souple, un peu l‘indolence d‘une créole.“ (Josette Debarge, Foumban, 8 janvier 1927, „Cameroun : au dispensaire“, Journal des Missions Evangéliques, 1927)