
« Pourrait-on dire que l’Eglise, devenue une institution africaine, n’est pas devenue au même degré une communauté africaine, et que là réside la cause essentielle de sa faiblesse ? Aux jeunes, l’Eglise n’apparaît pas comme la communauté où l’on a la place qui vous revient ; ni comme la communauté de type nouveau où l’on sentirait la nécessité, ou les raisons de s’engager et de prendre ses responsabilités. Au fond, les jeunes ne s’éloignent pas de l’Eglise, c’est plutôt l’Eglise qui, dans certains cas, pourrait leur paraître en dehors de la réalité africaine actuelle. L’Eglise qui ne pénètre pas avec eux dans le monde nouveau. »
Source : Marc-André Ledoux, « Les jeunes chrétiens d’outre-mer face à un monde nouveau », exposé présenté à l’Assemblée générale de la Société des Missions évangéliques de Paris, les 23 et 24 octobre 1956, pp. 8-9.Leçon d’écriture par une institutrice, Grace Ngela, Rhodésie du Nord (Zambie), c. 1960.
« Aujourd’hui, l’Eglise a perdu sa situation privilégiée de pionnier dans le service social. Mais notre contribution à l’édification de la nation, bien que relativement modeste, ne sera pas nécessairement insignifiante. Elle peut être très significative, en réalité, si nous n’agissons pas dans un sens exclusif, mais comme partenaires dans la lutte commune pour les conditions séculières d’une existence vraiment humaine. »
Source : M.-M. Thomas, « Les Eglises mises au pied du mur dans les nouvelles nations d’Afrique et d’Asie : [exposé] à l’occasion de la 3e Assemblée du Conseil Œcuménique des Eglises », New Delhi, 1961 », dans : Le Monde non chrétien, n° 58, avril-juin 1961, pp. 49-50.
Elèves de l’Ecole Industrielle de Senanga, construction de l’Ecole biblique de Sefula, Rhodésie du Nord (Zambie), 1955. Photo : J.-L. Baumgartner


« Le moment est venu où les jeunes chrétiens d’Afrique qui sont au milieu de nous et qui hier étaient encore les clients des dispensaires de la mission ou les petits écoliers, dont nous avons vu maintes fois les photos, examinent avec l’esprit critique qui caractérise la jeunesse, les erreurs de ceux qui les ont précédés dans la vie sociale, économique, politique et religieuse de leurs nations ».
Source : Déclaration commune des participants au Séminaire « L’obéissance chrétienne dans l’Afrique d’aujourd’hui » organisé à Genève par le Département des laïcs du COE, cité par Erika Brücker, Journal des missions évangéliques, 1960, p. 13
Infirmière de Senanga, c. 1960. Photo : Claire Bornand