« L’esprit africain a de la peine à penser en termes de : « ou bien, ou bien ». Il est ouvert à des influences qui lui font souhaiter de penser en termes de : « l’un et l’autre. » Cette attitude mentale vient, je crois, du sentiment d’habiter un monde très vaste dans lequel il n’y a pas de barrière entre le naturel et le surnaturel. Tout ceci revient-[il] à dire que les Africains sont encore primitifs et ont besoin d’instruction pour apprendre à penser comme les Occidentaux ? Je repousse énergiquement cette prétention. Il n’y a pas une façon africaine et une façon européenne d’équilibrer un budget ou d’obtenir la fission de l’atome. Il faut obéir aux lois scientifiques et aux lois économiques. Mais dans le domaine des relations humaines, je prétends que l’approche africaine peut être à la fois profondément juste et en même temps plus humaine. En tout cas, elle évite le danger de traiter les hommes comme des choses. »
Source : Kenneth Kaunda, Une politique pour l’homme en Afrique : lettres adressées au pasteur Colin Morris, Paris, Les Bergers et les mages, 1970, pp. 30-31.
Famille écoutant la radio de Lusaka, c. 1960.Photo : Nigel Watt / Northern Rhodesia Information Department.