Puis, peu à peu au fil des années, ses lettres à sa famille font de moins en moins état de ce sentiment d’éloignement et d’exil dans une région qui n’est pas la sienne. Suzanne Allégret s’investit dans l’éducation des filles de la station, elle devient mère. Après la naissance de son premier fils qui reste longtemps chétif et malade, elle souffre de ne pas être en Europe, mais ce sentiment d‘éloignement est dû à la santé fragile de son enfant. Elle regrette qu‘il ne respire pas l‘air de la montagne, qu‘il ne grandisse pas dans un climat moins humide.
Durant leur enfance, les enfants de missionnaires voyagent et vivent avec leurs parents au sein des stations. Mais vers l‘âge de 12 ans, ils reviennent en France, afin de suivre une scolarité classique. Ils sont alors pris en charge par les Comités auxiliaires de la SMEP, notamment ceux des Dames, qui viellent sur leur confort et qui organisent leur accueil dans des familles lors des vacances.
Parents et enfants souffrent de cet éloignement qui durent parfois plusieurs années. En 1949, les enfants du missionnaire Matter, qui travaille au Gabon, écrivent au directeur de la SMEP afin de le supplier de faire rentrer leurs parents en France :